Après la Présidentielle du 22 février 2020:Quel avenir pour Jean-Pierre Fabre et l’ANC ?

Qui l’eut cru ? Le grand Jean Pierre Fabre, président de l’ANC, ex chef de file  de l’opposition togolaise, le chouchou des jeunes extrémistes des quartiers chauds de Lomé etc.…et d’autres titres honorifiques encore qui remplissent à ras bord l’impressionnant palmarès du transfuge de l’UFC,  ce grand homme est désormais relégué en troisième  position dans le classement du championnat politique national depuis la compilation des résultats de la présidentielle du 22 février dernier.

Le plus ridicule, est que celui qui lui a ravi la vedette n’est rien d’autre que Kodjo Agbéyomé sorti de nulle part et projeté en avant par une kabbale savamment orchestré par un prélat. Depuis le soir du 23 février, Jean-Pierre Fabre qui n’a vraisemblablement que l’adhésion de 4% des Togolais s’est muré dans un silence assourdissant qui dit tout sur ce revirement spectaculaire. On se demande alors quel sera l’avenir politique de cet homme qui a subitement dégringolé de son piédestal pour se retrouver dans le même panier que d’ordinaires novices en politique. La question reste posée.

De certaines sources assez crédibles, Fabre aurait reçu le ‘’grand coup de massue ‘’de sa vie et n’aurait pratiquement plus envie de faire de la politique. Si cela s’avérait exact, d’aucuns estiment que ce serait là un véritable gâchis. Lui qui a passé toutes ces années dans une tourbillonnante agitation politique face au pouvoir en place, lui qui a marché durant des années pour que Faure quitte le pouvoir et  surtout avec tous les risques pris en quittant de façon tonitruante le grand parti UFC qui l’a vu grandir politiquement, ne pouvait pas être de sitôt rangé dans le placard de l’histoire des opposants au régime en place.  Pire, après toutes ces années passées à ne faire que la politique, on se demande ce que ferait Fabre s’il ne faisait plus ce métier passionnant. S’il doit continuer, il  n’aurait d’autre choix que de recommencer tout à zéro. L’édifice qu’il a mis plusieurs années à construire est désormais complètement à terre. Il va falloir reprendre brique par brique. Même si tout ce que Agbéyomé Kodjo lui a pris n’est après tout qu’un leurre, la démobilisation orchestrée par la dynamique Kpodjro a parfaitement réussi avec son lot de messages toxiques à l’endroit du leader de l’ANC. C’est dire que les carottes sont presque cuites et à moins d’un courage indien, ce serait probablement la fin de l’homme politiquement parlant. La survie de sa formation politique peut être envisagée si un nouveau directoire voit le jour. L’’ANC a besoin d’un nouveau leader, pas encore un Jean-Pierre Fabre à la popularité corrodée par les défaites successives  aux présidentielles. Il n’est pas aussi  exclu de s’attendre à la naissance d’un autre nouveau bourgeon pour porter le flambeau ‘’Ablodé’’. Ceci est peu probable, car ce qui caractérise nombre de partis politiques de l’opposition, c’est le fait de ne jamais vouloir préparer la jeunesse à une éventuelle succession. Quel jeune dans l’ANC, peut avoir la poigne de remettre de l’ordre dans la boite s’il arrivait que son leader ‘’charismatique’’ venait à déposer les armes ?

Par ailleurs, on doit être certain qu’avec le radicalisme de ce parti de l’opposition, Fabre n’accepterait jamais une quelconque proposition d’entrer dans un gouvernement d’union au cas où le parti au pouvoir en faisait la proposition. D’un autre côté, il aura désormais de la peine à collaborer avec ses pairs de l’opposition à cause de ce sentiment légitime d’avoir été délibérément trahi par tous ceux qui ont accepté adhérer à la dynamique Kpodjro. Une autre source affirme qu’au regard des résultats obtenus réellement, le président de l’ANC s’est étonné de la surprenante popularité du Président Faure, cet homme qu’ils ont combattu longtemps, cet homme qu’ils ont dénigré auprès des Togolais au point de croire qu’il en était complètement vomis. Fabre doit également avoir ce sentiment de haute trahison de la part des Togolais qu’il a de la peine à comprendre tout simplement. Tout ceci ne peut que désorienter cet homme qui a préféré se taire complètement.