Justice transitionnelle : Le HCRRUN à l’étape des réparations mémorielles
Dans le souci de susciter au sein des populations togolaises et des décideurs, une compréhension et une vision partagée sur les réparations mémorielles en vue de l’adhésion et l’implication de l’ensemble de la communauté nationale, le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), organise du 10 au 12 Décembre, un atelier national d’échange et de renforcement des capacités sur les réparations mémorielles à Lomé.
Cet atelier d’échange et de renforcement de capacité sur les réparations mémorielles en justice transitionnelle a démarré par un vibrant hommage adressé en la mémoire de Monseigneur Nicodème Anani Barrigah-Benissan ,Archevêque Métropolitain de Lomé et une figure incontestable en matière de la réconciliation et de la consolidation de l’état de droit . L’objectif de ce mécanisme de réparation est d’édifier et de renseigner les populations sur , les différents aspects des réparations mémorielles préconiser par la CVJR afin que toutes les parties composantes puissent jouer efficacement leurs rôles dans le respect des textes en vigueur .
En effet, les réparations mémorielles sont d’une importance capitale dans la consolidation de la paix et du pardon. Certains praticiens dont l’Argentin Fabian Salvioli, rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non- répétition, coïncidèrent la question de la mémoire comme cinquième pilier normatif de la justice transitionnelle, puisque du traitement des questions mémorielles, dépendent la manifestation de la vérité, la satisfaction des victimes et la lutte contre la récurrence des atteintes aux droits de l’homme. « On a une communauté à la quelle on a apporté réparation communautaire et collective mais quelque part ça reste graver dans la tête les séquelles et même finalement ça retàche leur pays. La mémoire collective du pays, il faut la réparer, d’où ce troisième volet qui est le volet des réparations mémorielles. On a trois jours, nous allons plancher sur la question et ensemble avec, tous les participants qui viennent de tous les coins et de toutes les couches sociales voire comment entamer ce type de réparation ; je vous dis c’est délicat, c’est sensible mais ce n’est pas impossible » a déclaré Awa nana Daboya, Présidente de HCRRUN.
Ainsi, parmi ces réparations figurent celles déclinée dans la recommandation numéro 43 où est écrit que les rues et les places publiques pourront être « rebaptisées des noms de victimes pour leur rendre hommage et rappeler à la mémoire collective que plus jamais, les actes douloureux dont elles ont été l’objet ne se reproduiront au Togo ». De même, la recommandation numéro 46 préconisant qu’ « un hommage soit rendu à certaines personnalités disparues qui ont occupé des postes de responsabilités importants et rendu service à la nation togolaise ».
Cet atelier de formation s’articulera autour de trois communications : la place de la mémoire dans les sociétés sortant de crises, lois et réparations mémorielles dans les processus de justice transitionnelles : dilemmes et opportunités et les réparations mémorielles au Togo : enjeux et défis. A cet effet, les travaux de groupe se feront, pour se pencher sur un document unique de résumé des conclusions et aboutirons à un appel portant recommandations à chaque acteur pour sa partition à jouer. « La question des réparations mémorielles au Togo, objet de la présente rencontre n’est pas imaginée et forgée ex nihilo par le HCRRUN, elle s’intègre dans une démarche politique globale et contraignante qui marque si dans la volonté du chef de l’Etat de poser une nouvelle pierre porteuse d’espoir sur les devises de réconciliations et d’unité nationale laissé par ses prédécesseurs. » a laisser entendre le représentant du chef de l’Etat , Nahm -Tchougli , ministre de la justice et de la législation lors de son discours .
Il est à noter que cet atelier de formation, a connu la participation de plusieurs acteurs nationaux, notamment les institutions de la république, les départements ministériels, les organisations de la société civile, etc.
Ce rendez-vous, selon la présidente de HCRRUN, doit être une opportunité d’inventer des approches crédibles susceptibles de rassembler les togolais autours d’une mémoire moins conflictuelle et porteuse d’espérance pour un avenir plus harmonieux. Elle a également saisi l’opportunité pour remercier tous les participants qui ont répondu favorablement à l’invitation.