Gambie : Retour des mutilations génitales féminines

Un projet de loi introduit pour adoption au parlement milite pour la levée de l’interdiction des mutilations génitales féminines, en vigueur depuis 2015. Le texte, actuellement en examen , suscite la colère des militants et défenseurs des droits de l’Homme.
Les députés gambiens sont appelés à se prononcer sur l’abrogation de la loi interdisant les MGF en république de la Gambie. Selon le texte introduit par le député Almameh Guiba, la lever de l’interdiction de l’excision vise à préserver les principes religieux et à sauvegarder les normes et valeurs culturelles. Pour ce député, l’interdiction de l’excision est une violation des droits des citoyens à pratiquer leurs religions et coutumes, garantis par la loi fondamentale du pays. Les militants et défenseurs des droits de l’Homme y voient plutôt un recul, car l’abrogation de la loi anti excision annule des années de progrès. Ce serait un “dangereux précédent” pour les droits des femmes en Gambie, disent-ils. La mobilisation continue pour que le texte ne passe pas.
Sur les 58 députés que compte le parlement, près de 48 ont apporté leur soutien à cette loi controversé. Une commission parlementaire va effectuer un dernier examen avant un vote final dans environ trois mois.
Les mutilations génitales féminines entraînent de graves complications à long terme, voire provoquer des décès. Les risques immédiats pour la santé sont : hémorragies, état de choc, infection, transmission du VIH, rétention urinaire et douleurs intenses. Cette pratique touchant 200 millions de filles et de femmes dans le monde, a également des conséquences psychologiques : les filles risquent de ne plus faire confiance aux personnes qui s’occupent d’elles ou d’être en proie à des sentiments d’anxiété et de dépression tout au long de leur vie d’adulte, entre autres exemples.