Les putschistes Guinéens politiquement humains
Les militaires guinéens du groupement des forces spéciales, s’illustrent élégamment sur la scène politique, au lendemain du putsch contre Alpha Condé. Justifiant leur coup de force par la volonté de mettre fin à la situation de non droit et les dérives autoritaires du régime déchu, les putschistes semblent véritablement ouvrer pour l’avènement d’un ordre nouveau marqué par le retour des réflexes démocratiques et la bonne gouvernance. A preuve, ils ont décidé de la libération de tous les acteurs politiques et militants de l’opposition embastillés pour avoir exprimé leur refus de voir la constitution être toilettée pour permettre un troisième mandat à Alpha Condé. Autre élégance de leur part, le putsch s’est déroulé sans trop d’œufs cassés. Aucun cheveu de l’autocrate n’a été touché voire froissé lors de sa capture. La junte aurait tout fait pour que Condé ne soit brutalisé, ne reçoive de gifles ou livré à une foule en rage contre sa tyrannie. Les dignitaires du régime évincé ont aussi eu droit à la bienveillance de la junte. Bref les militaires se sont refusé de trainer l’honneur d’Alpha Condé et ses ouailles dans la boue. Cette attitude de la junte mérite d’être relevée pour montrer aux autres que les militaires ne sont pas de sals brutaux qui infligent des sévices cruels, des traitements inhumains et dégradants aux adversaires politiques du Président.
En effet, pour s’octroyer un mandat de trop, l’ex chef de l’Etat de la Guinée n’avait pas hésité à réprimer dans le sang toutes les velléités de contestation de son entreprise antidémocratique hautement funeste. Des arrestations de manifestants, des bastonnades avec une sauvagerie indescriptible et des tueries, furent le langage utilisé par Condé afin de forcer le passage pour un troisième. Malgré les dénonciations et l’appel à la clémence, le président déchu et son entourage excellaient toujours dans l’arbitraire, dans le non-respect pour la vie humaine.
Aujourd’hui, les voilà en situation de faiblesse. Mais fort heureusement, les putschistes ne sont pas des gens méchants comme eux. Autrement, ils leur auraient fait gouter les souffrances, les douleurs des tortures et autres traitement avilissants que eux ils ont fait subir à tous ceux qui s’opposaient à leur manière de gouverner. On est fort que pour un temps, dit l’adage. Restons humains.