Contre la criminalité financière : Le GIABA encourage la coopération et l’adoption des meilleures pratiques

Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) sensibilise les membres du Comité de l’Administration et des Finances des Etats membres de la CEDEAO sur leur rôle dans la conformité de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FT/FP). Une rencontre s’est ouverte à cet effet, le 15 septembre 2025, à Lomé.

Il a été question d’un renforcement de la compréhension des participants sur les subtilités, les méthodologies et la dynamique opérationnelle du GIABA et à donner les éléments indispensables qui pourraient sous-tendre l’accroissement de son budget. La rencontre a donné l’opportunité de penser également au renforcement des mécanismes de coopération et de coordination indispensables pour relever efficacement les défis auxquels font face les Etats, et l’adoption des meilleures pratiques en matière de lutte contre la criminalité financière

Conformément à sa mission consistant à promouvoir les réformes de la lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT), à faciliter les processus d’évaluation mutuelle, à délivrer une assistance technique et à renforcer les cadres nationaux de LBC/FT, le GIABA demande aux Etats membres de respecter leurs obligations ; ceci dans la droite ligne des engagements régionaux et internationaux, et plus particulièrement, en prélude au troisième cycle des évaluations

C’est en ce sens que le directeur général du GIABA, M. Edwin W. Harris Jr, a exhorté toutes les parties prenantes à s’engager à fournir un financement pérenne et prévisible au GIABA. « Un financement inadéquat et incertain, bien qu’apprécié, ne peut pas remplacer une base financière stable et solide qui permet à l’institution de planifier, de prioriser et d’innover. Il s’avère crucial que les États membres de la CEDEAO remplissent pleinement et à temps leurs obligations financières. Par ailleurs, j’appelle les partenaires internationaux à approfondir leur engagement, reconnaissant qu’investir dans le GIABA rapporte des dividendes bien au-delà des frontières de la région », a-t-il lancé.

L’Afrique de l’Ouest, espace dynamique de commerce, de mobilité et d’innovation, est confrontée à des menaces persistantes et multiformes. Il s’agit notamment de l’infiltration des économies formelles et informelles par les produits de la criminalité transnationale ; l’utilisation des circuits financiers et commerciaux à des fins de financement du terrorisme, et plus récemment, la sophistication des techniques de blanchiment via les actifs virtuels et les nouveaux services financiers. Face à ces défis, la conformité aux normes internationales, notamment celles du GAFI, n’est plus une option mais une exigence incontournable. Elle conditionne non seulement la crédibilité des États sur la scène internationale, mais également l’accès des économies aux marchés financiers mondiaux, aux investissements directs étrangers et aux financements du développement. Le rôle du Comité de l’Administration et des Finances de la CEDEAO est à cet égard déterminant.

En ouvrant les travaux, le représentant du ministre de l’Economie et des Finances, le directeur général du budget et des finances, M. Essokiza Anakpa, a indiqué que la menace que représentent le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme n’épargne aucun des pays de la CEDEAO. Ces phénomènes, a-t-il fait savoir, fragilisent les économies, compromettent la stabilité financière, favorisent la criminalité organisée et nuisent à la réputation des Etats sur la scène internationale. Ils constituent également une entrave à l’investissement et au développement durable. « Face à ces défis, la conformité aux normes internationales édictées par le Groupe d’Action Financière (GAFI) et mises en œuvre par le GIABA constitue une exigence incontournable. Elle n’est pas seulement une question de légalité ; elle constitue un gage de crédibilité, de confiance et de résilience pour nos systèmes financiers », a-t-il souligné.

Selon le président du CENTIF-Togo, El-Hadj Tchaa Bignossi Aquiteme, au cours de ces dernières années, le Togo a enregistré des avancées notables dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Ces progrès se traduisent d’abord par le renforcement du cadre juridique et institutionnel, à travers l’adoption de nouvelles lois conformes aux normes du GAFI. Le Togo s’est également distingué par la conduite de son Évaluation Nationale des Risques (ENR), exercice de cartographie stratégique des menaces et vulnérabilités BC/FT, dont les conclusions orientent la politique nationale et permettent un ciblage pertinent des secteurs à haut risque tels que le secteur de l’immobilier, le secteur bancaire et celui du change manuel. Cette évaluation a servi de base à la définition d’une stratégie nationale LBC/FT, assortie d’un plan d’action pluriannuel, a indiqué El-Hadj Tchaa Bignossi Aquiteme.

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