Le Togo à l’AES : Juste une fascination ?

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

L’Alliance des Etats du Sahel (AES) fascinerait les autorités togolaises, tout comme c’est le cas avec une frange importante de la jeunesse africaine qui voue une admiration sans pareille à ce regroupement de pays dirigés par des militaires putschistes. Le Chef de la diplomatie togolaise ne cache d’ailleurs pas son désir de voir son pays rejoindre ce bloc constitué pour l’instant de trois pays du sahel. Mais qu’est ce qui justifie tant cette admiration pour l’AES ?

Lors d’un entretien avec un confrère de la chaîne Voxafrica, le chef de la diplomatie togolaise a laissé entendre que le peuple togolais soutient fortement l’idée d’une adhésion du Togo à l’AES. Selon lui, si l’on pose la question aux citoyens de savoir s’ils sont favorables à l’adhésion du Togo à l’AES, la réponse serait oui. Sans hésitation, les togolais donneraient donc leur bénédiction à un projet d’adhésion du Togo à L’AES. Mais ce que le ministre n’a pas préciser, c’est ce qui suscite tant cette envie des togolais à rejoindre ce regroupement. Est-ce juste pour des raisons de panafricanisme ou bien un réel besoin d’émancipation ?

Là-dessus le ministre répondra sûrement que « nous sommes fatigués de l’impérialisme ». Nous voulons assumer nos choix et décider de nous-mêmes. Il serait alors simplement question d’un souverainisme. Pas plus. Car, le fait que ces trois pays ne sont plus liés par des accords secrets voire des obligations avec la métropole, constitue une grande admiration. Le Togo en serait aussi preneur. Voila tout.

Cependant, une analyse plus poussée des motivations fait ressortir le désir d’une gestion plus rigoureuse de la chose publique avec un point d’ogre sur la bonne gouvernance et la prise en compte des préoccupations des populations. Puisque, selon ce qui se dit, les dirigeants de ces pays de l’AES ne sont pas laxistes vis-à-vis de la corruption. Une attention soutenue est accordée à la gestion des affaires publiques. Au Burkina Faso, par exemple, le jeune capitaine a engagé une lutte farouche contre le pillage des deniers publics. Cette lutte a non seulement permis de récupérer des ressources mais de dissuader les poches de corruption. Aujourd’hui, la gestion des projets semble retrouver une certaine éthique avec le regain de patriotisme. Sur le volet social, les actions des nouvelles autorités impactent le quotidien des populations. Ce qui fait que les conditions de vie s’améliorent, repoussant les frontières de la pauvreté. Sur le plan agricole, sanitaire, éducation, énergie et les infrastructures, tout est fait pour engager le pays dans le modernisme, loin des discours ennuyeux. 

Au Mali comme au Niger, les militaires arrivés au pouvoir se donnent la peine de travailler pour améliorer la gouvernance et bâtir un socle solide sur lequel va s’appuyer le développement. Il est fait de plus en plus appel aux compétences nationales. Ces nouvelles orientations ne peuvent que fasciner. Et c’est ce que convoitent certaines populations. Ce n’est point la CEDEAO encore moins la France qui les énerve.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *