Référendum constitutionnel au Gabon : Un satisfecit total sur l’ensemble des opérations de vote
Les votes sont clôturés sur toute l’étendue du territoire gabonais, ce samedi 16 novembre 2024, pour le référendum sur la nouvelle Constitution. De sources sécuritaires, aucun incident majeur n’a été signalé dans le pays. Le taux de participation considéré pour certains comme l’enjeu majeur de cette élection est de 71%, a annoncé la télévision publique Gabon 24 y compris le renforcement de quelques réaménagements consécutifs aux horaires du couvre-feu durant cette période électorale déjà en vigueur dans le pays, qui passent désormais de 24 heures à 5 heures depuis la fermeture des bureaux de vote.
Ils étaient environ 860.000 électeurs Gabonais à accomplir leur devoir citoyen. En raison d’ailleurs de plusieurs enjeux géopolitiques internes et externes, le pays de Léon N’BA, avec l’avènement au pouvoir, le 30 août 2023, des militaires du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, entend désormais s’engager dans un nouvel ordre de marche démocratique.
Le déroulement des votes
Dans les centres de la capitale Libreville, la plupart des bureaux de votes sont bondés de monde. Ouverts dès 6 heures du matin nonobstant quelques retards à l’allumage, l’affluence a été palpable jusqu’à la mi-journée. « L’engouement est perceptible avec un engagement patriotique de répondre à cet appel du devoir », a reconnu cette sexagénaire enseignante venue voter à l’école Martine Oulabou. Un avis que partage également Razak Ebang du même centre de vote « fier d’avoir accompli mon vote », a-t-il concédé.
Plus loin dans un autre centre de vote inséré dans l’enceinte de l’école Louis-Marie Grignion de Mont Fort, Dieudonné juriste, oppose un son contraire. « Il y a quelques incohérences dans la rédaction de la nouvelle Constitution », relève-t-il. Avant de nuancer sur cet appel : « On peut le voter quand-même pour essayer les militaires parce que les régimes civils précédents n’ont pas mieux fait depuis plus de 60 ans au Gabon. Mais ils, ndlr (militaires) n’auront pas droit à l’échec, le peuple a les yeux ouverts », devrait-il lancer en guise de conclusion.
Les personnes du 3ème âge ont aussi répondu à l’appel. Elles ont pris activement part à cette joute électorale accompagnées par des proches. Ceci pour démontrer qu’il n’y avait pas de retraite dans l’exercice du droit civique.
Le président de la transition, le général Oligui Nguema après avoir voté au centre-ville de Libreville, s’est confié : << C’est un sentiment de fierté, je suis fier d’être Gabonais, d’appartenir à une nation qui se fait respecter aujourd’hui, où le vote est transparent. Je félicite également les organisateurs de cette élection notamment le Ministère de l’intérieur…Tous les Gabonais viennent de voter dans la transparence, (…), c’est une avancée énorme pour la transition >>, devrait-il enfin se féliciter.
Dans l’après-midi l’affluence quasiment à la baisse d’un centre de vote à un autre, s’est définitivement effritée dès 18 heures à la fermeture de tous les bureaux.
Le << Oui >> en tête des dépouillements partout en attendant le résultat final
Très largement en tête dans plusieurs centres de votes dans la capitale et partout, le Oui est en passe de l’emporter haut-les mains contre le Non, même si les tendances qui se dégagent ne sont que facultatives.
Il faut encore attendre…
Les résultats provisoires sont attendus, a promis le Ministère de l’intérieur, sans indication précise de date ni d’heure. Par contre, les résultats définitifs eux, doivent être proclamés par la Cour Constitutionnelle « après levée de toutes les contestations ».
Il faut noter qu’au total 30 missions d’observateurs électoraux ont été accréditées pour ce scrutin, selon le Ministère de l’intérieur, hormis celles du Corps diplomatique, consulaire et des organisations internationales etc; établies en République Gabonaise.
Leurs différents rapports valident la tenue << d’un scrutin dans un climat de quiétude et de paix. Scrutin qui s’est déroulé librement dans des conditions de transparence, d’équité et de bonne organisation.>>
Par ailleurs notent ces missions d’observation, << le Gabon s’est inscrit résolument dans un processus démocratique irréversible qui nécessite l’acceptation par tous les partis et la communauté internationale des résultats pour l’adoption de la nouvelle Constitution.>>
Des recommandations sont également formulées à tous les acteurs politiques et aux autorités de la transition à tout mettre en œuvre pour préserver et garantir un climat de paix, de sécurité et d’unité nationale en attendant les résultats provisoires et après leur proclamation.
Le texte impose également aux candidats à l’élection du président de la République d’être exclusivement Gabonais, né d’au moins un parent gabonais de naissance et marié à une personne gabonaise.
Ghislain Boukpèzi
depuis Libreville