Mouvement de Libération Nationale (MLN): Encore des mirages ?

Des acteurs politiques de la diaspora togolaise ont officiellement lancé un nouveau mouvement dénommé Freedom Togo-MLN. Cette initiative vise ? selon les promoteurs ? à « fédérer toutes les énergies et les ressources pour la libération du Togo ». Quand on sait que des mouvements similaires ont été créés sur place au Togo et dans la diaspora, sans vraiment réussir ce qu’ils proclament, l’on ne peut alors s’empêcher de penser que ce nième mouvement est encore du pétard mouillé.
Le mouvement Freedom Togo-MLN se positionne comme un cadre d’action de la diaspora togolaise et de l’ensemble du peuple togolais pour débarrasser le Togo de ses dirigeants actuels. Les initiateurs sont Jean-Sylvanus Olympio, Kofi Yamgnane et François Boko. L’idée est d’évincer le régime en place en place par des procédés pas clairement définis par ces acteurs. Par la force ou par voie démocratiquement acceptée ?
Le pouvoir en place tire sa légitimité du peuple. Du moins, le mandat que conduit actuellement le Président de la république, Faure Gnassingbé, fait suite à la victoire de ce dernier à l’élection présidentielle de 2020. Aussi, lors des législatives du 29 avril dernier, le parti Unir est venu en tête en raflant 108 sièges des 113 à pourvoir. Ceci étant, toute personne ou regroupement qui aspire diriger le pays devrait passer par les élections. C’est le mode de dévolution du pouvoir en démocratie. Tout autre procédé, le recours à force brutale voire l’insurrection s’écarte des principes démocratiques.
La crédibilité des acteurs
Les initiateurs de Freedom Togo sont bien connus des Togolais. Que ce soit Me Francois Boko ou Koffi Yamgnane, nul n’ignore leur proximité avec le régime en place. Ces deux personnages sont d’anciens piliers du régime. Dans la diaspora, on trouve que les deux entretiendraient toujours des liens très étroits avec les autorités de Lomé.
Me Francois Boko, ex officier supérieur de l’armée, est l’un de ceux qui ont bénéficié du régime de par son appartenance à l’ethnie kabyè. Après l’école militaire de Tchitchao, il fut envoyé à l’école militaire de ST Cyr en France pour poursuivre ses études. Revenu au pays, il gravi vite les échelons et jusqu’à porter le grade de Chef d’escadron, équivalent de commandant de la gendarmerie. Son intransigeance face à toute velléité de contestation ou d’opposition aux autorités de Lomé 2, avait milité pour sa nomination dans les gouvernements d’Eyadema. D’aucuns pensent même qu’il continue toujours de rouler pour le clan.
Quand au Bretton noir, Koffi Yamgnane, ses récentes agitations ressemblent à une mise en scène dont il a toujours habitué les Togolais. Il se plait à jouer l’opposant radical lorsqu’il cherche à soutirer des pécules. La stratégie étant de vociférer en guise d’inquiéter le sérail pour, au finish, se faire calmer.
A Lomé, il n’est pas estimé des acteurs de l’opposition. On lui reproche son inconstance et sa facilité à abandonner une cause lorsque des espèces sonnantes lui sont miroitées. C’est en sorte un politicien capable de compromission. Faut-il le rappeler, Koffi Yamgnane a toujours été dans les bonnes grâces du régime en place. On se rappelle que feu Eyadema avait insisté auprès de Mitterrand pour qu’il soit nommé secrétaire d’Etat dans le gouvernement français.
Le Sieur Olympio fait en même temps penser à Gilchrist. Ça ne vaut pas la peine de s’attarder sur le personnage. Tout comme son pépé, rien ne présage de bien dans son engagement. C’est encore pour finir dans les salons de Lomé 2.