Justice transitionnelle : le HCRRUN évoque avec les journalistes la mise en œuvre des réparations communautaires et collectives

Le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’unité Nationale (HCRRUN), a procédé à la formation des journalistes sur la mise en œuvre des réparations communautaires et collectives du 14 au 16 novembre à Lomé. Sous le format d’un atelier de formation, les professionnels des médias se sont s’imprégné de   l’importance et la portée des réparations communautaires et collectives en termes de l’apaisement.

La session entend requérir l’adhésion des médias au programme de réparation et surtout au processus de réconciliation. Telles sont les attentes HCRRUN, en déroulant la formation autour des thématiques suivantes : “ généralités sur les fonctions et attributions des professionnels de médias « ; « rappel de la mission de HCRRUN et approche méthodologique de mise en œuvre des réparations communautaires et collectives » et ” la place et l’importance des représentations communautaires et collectives dans le processus de justice transitionnelle au Togo’

Concrètement cette formation vise à informer les professionnels de médias sur l’esprit de  la recommandation 54 portant sur les réparations communautaires et collectives, renseigner les professionnels de médias sur la méthodologie de mise en œuvre des réparations communautaires et collectives par le HCRRUN , faire part au médias  des actions déjà réalisées par HCRRUN sur le volet des réparations communautaires et collectives et discuter  des stratégies par lesquelles les médias peuvent accompagner le HCRRUN dans la mise en œuvre des réparations communautaires et collectives en vue de l’adhésion des populations au programme de réparation. Selon madame Antoinette MBROU, Assistante auprès de HCRRUN, les réparations communautaires et collectives sont » symboliques ». Elles ne restituent pas totalement les dommages commis envers les communautés sur des questions socio politiques, mais donnent un élan en matière de la promotion du pardon de la réconciliation et du vivre ensemble tel que prôner par la recommandation de la CVJR. Plusieurs actions ont été menées par le HCRRUN à savoir la construction de la fontaine de la réconciliation à Barkoisi dans la préfecture de l’Oti, une école à Pouwèdeou dans la préfecture de Sotouboua et la construction d’un centre médico-social à Niki- Niki dans la préfecture de Blitta etc .

Selon les responsables du HCRRUN, après les investigations déjà menées par la CVJR pour mieux cerner les causes des violences à caractère politique dont ont souffert les communautés concernées l’institution a identifié, de concert avec celles-ci, les projets fédérateurs à entreprendre au titre des réparations auxquelles elles ont droit. Deux temps forts marques cette démarche : d’abord les rencontres d’écoute avec les parties prenantes aux conflits pour en évaluer l’ampleur et les origines ; ensuite les séances d’échanges avec les mêmes protagonistes afin de susciter le consensus autour du projet à réaliser.

Dans sa communication, le rapporteur de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication HAAC, Badji Bassa BABAKA, a exhorté les journalistes à apporter leurs contributions à l’institution dans son programme de réparations communautaires et collectives, dans le respect du code de la presse et de la déontologie. « C’est dit dans nos textes, la sauvegarde de la sécurité nationale est un des impératifs dont il faut tenir compte lorsque nous écrivons et faire en sorte que nos articles ne soient pas à l’origine de la création d’une insécurité. Nous sommes des citoyens et nous devons prendre garde à ne pas être source de conflit dans notre pays », a indiqué Badji Bassa BABAKA, Rapporteur de la HAAC .

Joseph kokou Koffigoh, conseiller principal du HCRRUN, a tenu à remercier tous les professionnels de médias pour leurs disponibilités dans le cadre de cette formation et a exhorté aux professionnels de médias d’accompagnement le HCRRUN dans son programme de mise en œuvre des réparations communautaires et collectives. Notons que cette formation se poursuivra jusqu’au 21 novembre à Kara et va regrouper les journalistes de la partie septentrionale.

Rappelons que dans le processus togolais de justice transitionnelle, le droit à la réparation a été reconnu et suggéré par l’accord politique globale (APG) signé le 20 Août 2006 par la classe politique nationale qui a convenu de la « création d’une commission chargée de faire la lumière sur les actes de violence à caractère politique commis par le passé et d’étudier les modalités d’apaisement des victimes. Cet droit a été réaffirmé par le décret no 2009-046/PR du 25 février 2009 portant création de la CVJR dont la mission était entre autres d’établir un rapport circonstancié sur la nature, l’étendue et les causes des actes de violence à caractère politique commis de 1958 à 2005 et de « proposer au gouvernement un programme de réparation » . Dans cet esprit, la CVJR a élaboré à l’issue de ses travaux, outre les recommandations visant le raffermissement de l’état de droit, un programme de réparation comportant plusieurs dimensions dont les réparations individuelles et les réparations collections. La mise en œuvre de l’ensemble de ce programme de réparation a été confiée au HCRRUN créé par le décret no2014-103/PR du 3 Avril 2014.

Kabirou

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